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Titre du blog : ASIST
Auteur : coca30
Date de création : 07-03-2009
 
posté le 27-10-2015 à 13:33:58

URBANISATION : ce qui se passe sur la côte d'AZUR se passe aussi à "NIMES"

 

 

 

 

 

     

           cliquez sur la photo pour pouvoir lire l'article  !!

 

 

Merci à nos "amis" des PERDIGONNES" pour cet article oh combien "édifiant !!

Nîmes qui  en précurseur des catastrophes inondations  dont celle du  3 OCTOBRE 1988 (11 morts)  n'a apparemment pas retenue la leçon !!

NIMES  dont le maire veut construire

 "1000 logements "  avec des garages souterrain en Zone inondable  qui plus est avec une "école maternelle " en bordure même du lit du Valadas un ru qui inonde souvent  la plaine du mas Lombard !!  

ci dessous un article parut sur le blog de l'association "les PERDIGONNES" avec qui nous collaborons et  qui comme l'association "ASIST" lutte contre les constructions en "zones inondables" !!

nous remercions ici " les Perdigonnes" de nous avoir autorisé a diffuser cet article en tout points remarquable en espérant que les autorités compétentes de l'ETAT  y trouveront "matières a réfléchir" pour le futur  ....on peut toujours réver !!  

car ce qui c'est passé ce 3 OCTOBRE 2015  dans le VAR et les Alpes Maritimes où à Nîmes le 3 OCTOBRE 1988  se reproduira  inévitablement à Nîmes où l'on compte bien urbanisé le Mas LOMBARD situé en zone inondable où ailleurs  !

au fait cette concomitence des dates du 3 octobre 1988 et du 3 octobre 2015 ne serait elle pas un "présage"  ??  

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INONDATIONS : des catastrophes pas si naturelles...

Publié le 14 octobre 2015 par les perdigones

      Sommes-nous prêts à prendre les mesures fortes pour réduire les conséquences des inondations ? De nombreuses études ou cas d'espèce montrent que nous n'avons pas tiré les enseignements pour un autre type d'aménagement.
     
         3 octobre 1988, les inondations de Nîmes font 11 morts et des millions de dégâts.
 3 octobre 2015 la région cannoise, Antibes et le département du Var, limitrophe, sont frappés. 21 morts. Plus de 600 millions de dégâts.
         Entre ces deux évènements les catastrophes se sont multipliées et l'aménagement du territoire n'a pas varié. Une catastrophe "naturelle", c'est la rencontre d'un évènement naturel violent et d'un territoire prédisposé. Pour en réduire les effets, il est indispensable d'agir sur les territoires et les comportements. On a suffisamment de données pour passer à la phase d'après : celle de la ville résilienteoù les activités humaines s’ajustent aux exigences de l'environnement et non l'inverse. A défaut de quoi le pire est à venir. 
       Quelques éléments qui plaident pour ce changement :

Un territoire à risques

         Provence Alpes Cotes d'Azur c'est 963 communes - 4,8 millions d'habitants et 34 millions de visiteurs. 867 communes sont soumises au risque inondation et 83 % ont déjà eu un arrêté de catastrophe naturelle. 958 communes sont concernées par le risque sismique, 896 par le risque mouvement de terrain, 866 par celui des feux de forêt. Certaines cumulent plusieurs risques.  Voir la carte ci dessous:
 

Un climat qui change selon le GIEC

        Face à la multiplication attendue des inondations, sécheresses ou vagues de chaleur dans les prochaines décennies, pour cause de réchauffement, l'humanité doit déjà s’organiser, préconise un rapport d’experts. Dans ce rapport, le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l'organisation scientifique de référence dans le domaine, souligne que le réchauffement global va intensifier la fréquence et l'intensité des événements météorologiques extrêmes. Voir le 5ème rapport du GIEC 2014 .

Une pluviométrie de forte intensité

         Cannes, 196 mm d’eau (soit 196 litres au m2), durant cette nuit du 3 au 4 octobre 2015, Mandelieu 159 mm, Antibes 128 mm, Nice 109 mm, pour la même période.
         Ces quantités ne sont pas en soi exceptionnelles. A Nîmes un 3 octobre 1988 il est tombé entre 300 et 400 mm en 8 Heures, à Lézignan 600 mm, à Valleraugue qui détient le record 950 mm en 10 heures.
         Ce qui est exceptionnel c'est l'intensité et la courte durée de cet épisode. Ainsi selon Météo France, c'est le 3eme le plus important en une heure ou deux (depuis 1958 que sont recensés les événements météo).
         Ces épisodes se répètent de plus en plus, réchauffement ou autre phénomène, les constats sont sans appel. Ils annoncent des lendemains douloureux  surtout si on n'en tient pas assez compte.

Des catastrophes à répétition

         Pas forcément à ces endroits précis, mais dans le coin, comme sur toute la façade méditerranéenne.
         La presse a rappelé les épisodes coûteux en vies (200 morts) et en argent (des milliards d'euros) des inondations de ces dernières années dans le sud de la France. (Nîmes en 1988, Vaison-la-Romaine en 1992, l’Aude en 1999, le Gard en 2002, Montpellier en 2005, le Var et La Faute-sur-Mer en 2010, l’Hérault en 2012, la Bretagne, l’Hérault, le Gard et le Var en 2014, Montpellier puis les Alpes-Maritimes en 2015, pour ne citer que les épisodes principaux).
         Et tout en pensant aux victimes, l'on ne peut s'éviter de penser à ce qui se serait produit en plein été avec une grosse présence touristique, ou bien si la même pluie était tombée juste au dessus des collines  niçoises.
 
Les Alpes -Maritimes et le Var,
champions de la construction en zone inondable
             Les Alpes maritimes et le Var sont ceux qui construisent le plus en zone inondable (lesperdigones/article-"les-alpes-maritimes-et-le-var-champions-de-la-construction-en-zone-inondable"-)
         Entre 1999 et 2006, il s’est construit plus de 9000 logements en zone inondable dans les Alpes Maritimes. Un record qui en fait, avec le Var, le champion de France de cette spécialité. Et ça continue.
         Pour comprendre combien l'imperméabilisation des sols est ici importante, il faut rajouter les surfaces commerciales et les nouveaux logements prévus. Plus de 200 000 m2 de surfaces commerciales à Nice (hors voirie). A l'ouest des Alpes Maritimes, plus de 57 000 m2. Une aberration !
         Comme le dit fort bien Mr Desbordes, professeur à Montpellier, « il ne viendrait à personne l'idée de construire sa maison sur une voie de chemin de fer, alors que l'on bâtit sans honte sur les chemins de l'eau...Quoi qu'il en soit, c'est souvent l'incohérence des politiques d'aménagement qui est en cause dans les dévastations que nous avons connues, plus que la force de la crue.»
(Bertrand LEMARTINEL, Actes du colloque Médi-Terra, 2001)

Beaucoup de risques, peu de prévention

         Les Plans  de Prévention des Risques Inondations (PPRI -Voir les définitions sur Légifrance, et sur Wikipédia) sont parfois critiquables et attaqués au tribunal, mais ils constituent néanmoins une avancée quant à la gestion du risque, la réglementation, et les aménagements possibles.
         Pratiquement peu d'information à jour sur les sites gouvernementaux pour connaître le nombre de PPRI approuvée en PACA et pour cause, c'est nettement insuffisant.
         Le département du Var régulièrement touché a 30 PPRI approuvés. Dans Les Alpes Maritimes sur 163 communes, 51 ont un PPRI approuvé. En France seulement 37% des communes soumises à des crues disposaient d'un PPRI (chiffres 2011)

Les normes de référence des PPRI sous évaluées

         Les épisodes pluvieux remarquables servent à fixer les normes de référence pour les crues ou les plus fortes précipitations. C'est en fonction de ces références que les zonages et les aménagements sont définis. La tendance est souvent de les voir à la baisse.
         Ainsi du PPRI de Levens (20km au dessus de Nice), alors que l'on parle partout de référence centennale (pour les quantités de pluie, pour les crues), la norme prise en compte n'y est que cinquantennale, donc plus basse.
         Ainsi du PPRI Basse Vallée du Var. Alors que la crue du 5 novembre 1994 a été de 3 200 m3/seconde, les références choisies (en aval de la confluence avec l’Estéron) sont : Crue décennale : 2 050 m3/seconde - Crue centennale: 3 500 m3/s - Crue extrême: 5 000 m3/s.  Ces normes conditionnent tous les travaux de protection. Bien que réévaluées après la crue de novembre 1994 (on parlait auparavant de 2 615 m3/s pour la crue centennale), elles ne sont pas à la « hauteur » des caprices climatiques à venir.
         L’universitaire Pierre Paul Danna (GIR Maralpin) dans une communication du 12 février 2008 écrit  « les Services de l’État avaient en 1992, calé la crue haute du Var, c’est à dire la crue décennale, à 1 500 m3/s et c’est formulé comme cela que la DUP est arrivée en Conseil d’État. Deux ans après, le 5 novembre 1994, une crue de 3 200 m3/s détruisait deux barrages-seuils et inondait les installations basses de l'aéroport et du centre administratif départemental. En dépit de cette catastrophe, une bataille d'experts a été nécessaire pour que les mêmes Services de l’État consentent à caler à 5 000 m3/s la crue millennale du Var, tout en considérant centennale la crue observée en 1994. La sous estimation des risques était colossale et rien ne permet d'affirmer qu'elle ne se perpétue pas. » gir-maralpin.org/dossiers/DannaConfOinPlaineVar802.pdf page 21)
 
L'urbanisation est responsable des inondations:
l'analyse de la géographe Magali Reghezza-Zitt
         « Les inondations sont la conséquence directe de l’urbanisation du littoral. Sur les pentes qui cernent le littoral, là où il y avait hier des terres agricoles, des vignes, des oliveraies, on a construit des habitations. L’eau ne s’infiltre plus en amont du bassin versant, et, du coup, se déverse dans les cours d’eau. Or dans ces régions, il s’agit de petits cours d’eau, de ravins, à très faible débit en temps normal, qui permettent l’évacuation des eaux pluviales. Mais ces petits cours d’eau, dans lesquels l’eau monte très brutalement et redescend tout aussi brutalement, débordent lorsque les pluies sont vraiment très importantes. Et s’ils ont été couverts, bétonnés, équipés de buses d’évacuation artificielle, et ainsi imperméabilisés, ce phénomène de débordement est accentué.
         Il y a également un vrai problème de ruissellement urbain. Les voies d’évacuation sont insuffisantes : lorsque se produisent des orages extrêmement violents, les canalisations ne sont plus capables d’absorber le trop-plein d’eau et débordent. Il n’y a même plus besoin d’avoir des cours d’eau pour que l’eau monte dans les rues et provoque des inondations.
         Un risque « naturel » peut ainsi être aggravé, voire complètement créé par l’urbanisation. Les plans de prévention des risques (PPR) sont censés contrôler l’urbanisation des zones inondables. Ils existent dans la loi depuis 1995. Mais, vingt ans plus tard, on continue à urbaniser des zones à risque. »....
 
         Pour aller plus loin, lire:

A quoi sert le rapport de la cour des comptes ?

         Il y a en France des études, des rapports bien faits, dont on se demande à quoi ils servent vue leur peu d'impact sur la réalité. Un gros exemple : il pèse plus de 300 pages, c'est le rapport de la cour des comptes publié en Juillet 2012 suite aux catastrophes de  Xynthia et des inondations dans le Var. (lesperdigones/article-"inondations-les-enseignements-de-la-cour-des-comptes"-). Ce rapport, très intéressant, situe bien les problèmes d'information, de prévention et pointe les responsabilités. Voici l'une de ses conclusions:
       « L’examen des mesures de prévention prises avant les inondations montre leurs défaillances, qu’il s’agisse de l’établissement des documents d’information sur les risques, de la diffusion des atlas des zones inondables, de l’élaboration des plans de prévention, de l’obsolescence des documents d’urbanisme ou encore de la faiblesse du contrôle de légalité. Face à une véritable soif de construire, généralement relayée par les élus locaux, l’Etat n’a souvent pas su faire preuve, au plan départemental, d’une détermination suffisante pour empêcher des constructions dans des zones à risque."
            Qu'a t-on fait depuis ? Rien qui aille dans le sens de ces recommandations. Le contraire même. Des PPRI sont approuvés avec des zones bleues, inondables mais constructibles, faites sur mesure, des PPRI (et des PLU)  qui avalisent l'absence de  système de gestion  des eaux pluviales,  continuant le busage des ruisseaux. 

Constructions en amont : l'eau descend plus vite et fort

          Tout le monde sait que l'eau descend. D'autant plus vite et plus fort que les surfaces du haut sont bétonnées et que la gestion des eaux est absente. C'est ce qui se passe à chaque fois que les villes côtières sont impactées. A leur sur-urbanisation et à leur bétonnage excessif s'ajoute ce phénomène. Lorsqu'on interroge le Maire de Cannes, David Lisnard, sur les constructions, il répond : « l'imperméabilisation des sols par l'urbanisation en général, se pose davantage dans les zones périurbaines ou rurales et catalyse le ruissellement des eaux vers les villes du littoral » (Nice Matin 10 Octobre 2015).
           Il est évident que plus l'urbanisation est forte et débridée au dessus des villes côtières, surtout sur les chemins de l'eau, plus les villes du bas souffriront. D'où les champs d'expansion de crues conservés ou réalisés dans certaines régions. En PACA, au prix du m2, on écarte vite cette mesure indispensable.
 
L'exemple du « Paillon de Levens »:
plus de « cat nat » en bas qu'en haut
         La Banquière (un des affluents du Paillon) prend sa source sur la commune de Levens, à 800 m d’altitude au pied du mont Férion (1414m). D’une longueur de 17 km, c’est un cours d’eau naturel à l’exception de la traversée de Saint André de la Roche, où il est artificialisé́ par des digues. Il comporte de nombreux affluents. A la sortie de Saint André de la Roche, la Banquière, dénommée aussi  Paillon de Levens se jette dans le Paillon, ce fleuve en partie couvert dés lors qu’il traverse la ville de Nice. (pays-des-paillons.fr/dossier 463).
         Pour illustrer l'évidence que quand on imperméabilise en haut, c'est le bas qui trinque, il n'y a qu'à regarder le nombre des arrêtés de catastrophes naturelles inondations et coulées de boue pour les communes de ce bassin versant. A ce  jour, ils sont au nombre de 7 pour Levens (en haut), 11 pour Tourrette Levens (10 km plus bas) et 13 pour Saint André (encore plus bas) aux portes de Nice. (source : macommune.prim.net)
 
Les zones bleues (des PPRI) inondables, constructibles,
et meurtrières
         Il y a un vrai problème avec les zones bleues. Celles ci sont reconnues comme inondables, mais constructibles avec certaines prescriptions. Sur le principe pourquoi pas, si les études en toute objectivité considèrent que leur positionnement ne peut être catastrophique, bien que recevant plus d’eau qu’en zone blanche où l'on peut bâtir sans restrictions. Malheureusement cela a été détourné. Lorsque les zones bleues sont entourées ou situées à proximité des zones rouges, c'est souvent qu'elles sont dangereuses. C'est ce qui s'est produit à Mandelieu - La Napoule, au quartier du Cap Vart où il y a eu 8 morts (Intempéries à Mandelieu-La Napoule, la vague est arrivée comme un raz de marée, émission Rmc/BfmTV)
         Les exemples sont multiples de ces enclaves rendues constructibles. Comme à Draguignan où l'on met le centre de secours (pompiers) le long de la Naturby. La rivière Nartuby est zonée rouge au PPRI, la parcelle du centre de secours, bleue. Résultat : le centre est inutilisable, noyé. A Levens un PPRI récent crée une zone bleue « spéciale », reconnue plus dangereuse, mais avec des droits à l'imperméabilisation plus forts qu'ailleurs, pour sauver un projet d'immeubles. 
         Tout le monde a souligné le problème de la gestion des eaux pluviales, des écoulements et des noues souvent absents, des bassins de rétention, des busages, des rus d'évacuation ou des vallons sous-calibrés, des champs d’expansion des crus imperméabilisés. L'on verra  (prochain article) que des communes comme Levens cumulent ces problèmes et que cela n'empêche ni le PPRI, ni le PLU d'être adoptés et les constructions de se faire en dépit du bon sens.

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* Note de renvoi « ville résiliente »:
        * Un système résilient est un système en équilibre dynamique, capable : d’anticiper des perturbations grâce à la veille et à la prospective, d’en minimiser les effets, de se relever et rebondir grâce à l’apprentissage, l’adaptation et l’innovation, pour évoluer vers un nouvel état en équilibre dynamique préservant l’intégrité du système. Dans le cas d’un territoire par exemple, cet état est décidé et construit démocratiquement.
         Selon des universitaires américains, la résilience est la capacité d’un système social (par exemple une organisation, une ville ou une société) de s’adapter de manière proactive et de se remettre de perturbations perçues, au sein du système, comme non ordinaires et non attendues.
         Par rapport aux concepts de gestion des risques, de capacité d’adaptation ou de vulnérabilité, la résilience est un concept plus complexe, plus opérationnel et plus stratégique, notamment par rapport à la vulnérabilité. Avec sa dimension proactive, la résilience souligne l’importante non seulement de réagir, mais surtout d’anticiper. 
         Pour aller plus loin:
 urbanisme.developpement-durable.gouv.fr/synthese-ville-demain-
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  • Cet article est le premier d'une nouvelle série sur les inondations.
  • Le second concernera un cas d'espèce : l'étude du PPRI de Levens et les arrangements  auxquels il a donné lieu
  • Le troisième évoquera une série de dispositions pour que l'homme n'aggrave pas le risque et vive mieux avec.

Publié dans inondations

 

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                                          Villanueva Serge   

                                Président de l'association "ASIST"  

   (association de surveillance des inondations et sauvegardes des territoires ) 

                                       311 rue Abbé Duplan  

                                            30000 NIMES