VEF Blog

Titre du blog : ASIST
Auteur : coca30
Date de création : 07-03-2009
 
posté le 06-03-2014 à 22:39:20

comment convaincre "LES ELUS" que l'inondation arrivera un jour où l'autre ?

 

 

A l'approche des élections municipales et aprés 15 ans de lutte contre l'urbanisation du "mas Lombard" il nous parait capital de remettre sur le métier notre ouvrage à Nîmes tout particulièrement où les élus en place se complaisent a bétonné tout ce que l'espace périurbain et les zones inondables  peuvent leur "offrir " en matière de terrain à lotir !!

 Mesdames-Messieurs les candidat(e)s on attend   

 vos propositions sur ce sujet  !!

 

           --------------------------------------------------------------------------

 

 

   

 

 

 

 

Comment convaincre les gens que l’inondation va vraiment se produire un jour       

       

       

« Comment convaincre les gens que l’inondation va vraiment se produire un jour ? »
(Crédit photo : Loïc Raynard - flickr)
 
Interview - La Bretagne a les pieds dans l'eau, le Var passe en vigilance orange. Les Français sont-ils suffisamment préparés au risque d'inondation ? Pas encore, selon Bruno Ledoux, géographe et consultant spécialiste des inondations.
                       
   Bruno Ledoux est géographe, consultant spécialisé dans la gestion des risques.

Terra eco : En France, est-on suffisamment préparé à affronter un événement climatique extrême ?

Bruno Ledoux :
Il ne faut pas confondre la préparation à une crise et la gestion de la crise. Ce sont deux choses bien différentes. D’abord, il faut relativiser la crise en cours en Bretagne. Les gens en ont certes marre parce qu’ils ont les pieds dans l’eau tous les quinze jours, mais on a connu bien pire.
Ce n’est pas la tempête Xynthia (qui a frappé l’Europe en 2010, ndlr). On n’a pas 3 mètres d’eau et des morts. Il n’y a pas de raison de paniquer. Toute la difficulté est de savoir donner la priorité aux risques les plus importants. Or, depuis trente ans en France, on a pris l’habitude de répondre au coup par coup.

Pour quelles raisons se contente-t-on de gérer au coup par coup ?

Parce que c’est plus facile politiquement ! Construire une politique publique qui définit des territoires prioritaires sur lesquels concentrer les efforts financiers de prévention, c’est difficile. Jusqu’à assez récemment, on ne s’était d’ailleurs pas posé la question : quels sont les territoires les plus exposés ?
Depuis 2007, une directive européenne inondation nous oblige à faire ce recensement et ces analyses. On commence à bien identifier ces territoires, mais l’effort financier national ne leur est pas encore consacrés.
Ce qu’il se passe en Bretagne, c’est modeste par rapport à ce qu’ont vécu le Var ou les Pyrénées. Le risque, c’est pourtant que l’on mette sur cette crise tout l’argent disponible. Est-on capable de concentrer les efforts financiers sur quelques territoires prioritaires pendant les dix prochaines années ?

Quels sont ces territoires identifiés comme vulnérables aux crises ?

Un récent rapport de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a été consacré au risque de crise majeure en Ile-de-France en cas de crue de la Seine. Là, on peut avoir peur ! Là, on peut se demander si la prévention est à la hauteur des enjeux. Le rapport prévoit entre 3 et 30 milliards d’euros de dommages. Avec la crue en Ile-de-France, le PIB sera écorné, des milliers d’emplois mis en péril. Le rapport souligne par ailleurs que notre préparation n’est pas à la hauteur des enjeux.

Aujourd’hui, une fois la crise déclarée, est-on suffisamment efficace ?

Il faut accepter qu’on peut surestimer ou sous-estimer un événement extrême. Mais, en quelques décennies, nous sommes passés du néolithique à l’ère moderne de la gestion de crise. Aujourd’hui, nous disposons de services météo performants. Ensuite, tout dépend des capacités de préparation et de réaction locales. En France, les capacités de secours sont remarquables, nous ne sommes pas à la traîne des autres pays européens. Sur la préparation, il y a des améliorations à faire. Il n’y a pas assez d’exercices de coordination des différents acteurs qui devront prévenir les habitants, les entreprises, les institutions… Par ailleurs, quand les gens n’ont jamais vécu une inondation, il y a un déni du risque. Ils n’y croient pas. Nous, les professionnels de ces questions, sommes très démunis face à cette réalité. On sait faire des plans sur le papier, mais comment convaincre les gens qu’une inondation va vraiment se produire un jour ?

La mémoire d’évènements passés ne se transmet donc pas ?

Les hydrologues ont mis en évidence que, entre la Seconde guerre mondiale et les années 1980, la France a été relativement épargnée par les évènements climatiques exceptionnels. C’est un pur hasard statistique. Pendant quarante ans, nous avons vécu un blanc dans la chronologie des catastrophes naturelles. Cette période correspond en outre à la fin des Trente glorieuses, à l’exode rural et à une extension urbaine importante. On a construit sans précaution sur les terrains facilement accessibles et plats : les lits des cours d’eau. Aujourd’hui, avec les crises actuelles, nous payons les pots cassés de cette urbanisation.

Y a-t-il une prise de conscience que le changement climatique va accentuer ces crises ?

Sur le littoral, c’est très clair. Il y a quinze ans, les plans de prévention consacraient moins de deux lignes à cette question.
Aujourd’hui, l’élévation du niveau de la mer à l’horizon 2100 est un sujet omniprésent. Ce risque a des traductions réglementaires et cartographiques. De moins en moins de gens discutent ce point. Et ces derniers mois sur le littoral constituent une belle démonstration de la direction que ces phénomènes vont prendre. Sur les crues des rivières, les scientifiques ont beaucoup plus de mal à qualifier et à quantifier le risque supplémentaire engendré par le changement climatique. Mais le risque actuel est déjà tellement important !

Sous-estime-t-on encore le risque de crue de rivière ?

On dispose d’une bonne connaissance de ce risque, et d’une cartographie bien meilleure qu’il y a trente ans !
La vraie difficulté, c’est d’arrêter l’urbanisation en zone inondable.
D’un côté, que fait-on des gens qui y vivent ? Les force-t-on à déménager ? C’est une question politique. De l’autre, comment continue-t-on à densifier la ville ? Les directives du Grenelle, en effet, l’impose. Or, les seules zones encore aménageables sont les grandes friches industrielles en reconversion. Et ces sites sont en zones inondables. Toutes les villes sont concernées. C’est un défi pour les architectes et les ingénieurs : construire des quartiers capables de supporter la submersion, continuer à faire fonctionner les réseaux quand ces événements arriveront…
C’est aussi un défi politique : pour arrêter l’étalement urbain, assume-t-on de mettre les gens les pieds dans l’eau ?

 

A lire aussi sur Terraeco.net : Paris mal préparée pour la crue du siècle

Xynthia, inondations du Var… : Les catastrophes vont-elles se multiplier ?

 

    --------------------------------------------------------------------------------

 

                                        Villanueva Serge

                           président de l'association "ASIST"  

  ( association de surveillance des inondations et sauvegarde des territoires)

                                        311 rue abbé Duplan

                                             30 000 Nîmes  

                   ---------------------------------------------------------------------