Terra eco : En France, est-on suffisamment préparé à affronter un événement climatique extrême ?
Pour quelles raisons se contente-t-on de gérer au coup par coup ?
Quels sont ces territoires identifiés comme vulnérables aux crises ?
Un récent rapport de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a été consacré au risque de crise majeure en Ile-de-France en cas de crue de la Seine. Là, on peut avoir peur ! Là, on peut se demander si la prévention est à la hauteur des enjeux. Le rapport prévoit entre 3 et 30 milliards d’euros de dommages. Avec la crue en Ile-de-France, le PIB sera écorné, des milliers d’emplois mis en péril. Le rapport souligne par ailleurs que notre préparation n’est pas à la hauteur des enjeux.Aujourd’hui, une fois la crise déclarée, est-on suffisamment efficace ?
Il faut accepter qu’on peut surestimer ou sous-estimer un événement extrême. Mais, en quelques décennies, nous sommes passés du néolithique à l’ère moderne de la gestion de crise. Aujourd’hui, nous disposons de services météo performants. Ensuite, tout dépend des capacités de préparation et de réaction locales. En France, les capacités de secours sont remarquables, nous ne sommes pas à la traîne des autres pays européens. Sur la préparation, il y a des améliorations à faire. Il n’y a pas assez d’exercices de coordination des différents acteurs qui devront prévenir les habitants, les entreprises, les institutions… Par ailleurs, quand les gens n’ont jamais vécu une inondation, il y a un déni du risque. Ils n’y croient pas. Nous, les professionnels de ces questions, sommes très démunis face à cette réalité. On sait faire des plans sur le papier, mais comment convaincre les gens qu’une inondation va vraiment se produire un jour ?La mémoire d’évènements passés ne se transmet donc pas ?
Les hydrologues ont mis en évidence que, entre la Seconde guerre mondiale et les années 1980, la France a été relativement épargnée par les évènements climatiques exceptionnels. C’est un pur hasard statistique. Pendant quarante ans, nous avons vécu un blanc dans la chronologie des catastrophes naturelles. Cette période correspond en outre à la fin des Trente glorieuses, à l’exode rural et à une extension urbaine importante. On a construit sans précaution sur les terrains facilement accessibles et plats : les lits des cours d’eau. Aujourd’hui, avec les crises actuelles, nous payons les pots cassés de cette urbanisation.Y a-t-il une prise de conscience que le changement climatique va accentuer ces crises ?
Sous-estime-t-on encore le risque de crue de rivière ?
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Villanueva Serge
président de l'association "ASIST"
( association de surveillance des inondations et sauvegarde des territoires)
311 rue abbé Duplan
30 000 Nîmes
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