Juste derriére la digue du Barrage de l'aérodrome.
Le bilan meurtrier de la tempête Xynthia fait monter la polémique.
A la clé, la question de l’urbanisation dans les zones à risques en bord de mer.
La controverse ne fait probablement que commencer.
Une chose est sûre : les services de l’Etat peinent souvent à imposer aux
élus locaux, soucieux de développer leurs communes, le respect de
règles prudentielles en matière de construction.
Permis de construire
Un article publié il y a trois mois dans Ouest-France (1) en témoigne.
Il concerne justement La Faute-sur-Mer (Vendée), l’une des communes les plus
touchées par Xynthia (lire ci-contre).
Ses élus sont alors vent debout contre le Plan de prévention du risque inondation (PPRI).
Au cours d’un conseil municipal, le 19 novembre 2009, ils avaient vertement
contesté les nouvelles moutures du PPRI proposées par l’Etat, coupable
à leurs yeux de vouloir juguler leur projet d’urbanisation. «Des terrains déclarés constructibles depuis longtemps cessent tout à coup de l’être au grand dam de leurs propriétaires», rapportait le journal. Les élus contestaient aussi les périodes de fermeture des campings municipaux - huit mois au lieu de six précédemment -, jugeant que les risques d’inondation pendant les deux mois supplémentaires n’étaient pas avérés. Pour contrer les restrictions du PPRI, le maire de La Faute-sur-Mer avançait un programme de consolidation des digues, supposé parer aux risques d’inondation. «Si les digues […] continuent d’être considérées comme vulnérables, est-il nécessaire de continuer [à les renforcer, ndlr]», s’irritait René Marratier, réélu pour un quatrième mandat en 2008 à la tête d’une liste «apolitique» d’intérêt communal.
«A quoi bon poursuivre la démarche d’élaboration d’un nouveau Plan local d’urbanisme [élaboré par la commune] puisque c’est le PPRI qui
s’impose de toute façon», renchérissait l’élu.
Mais force est de constater qu’une tempête plus tard, les services de
l’Etat avaient raison de se montrer vigilants et d’ériger des règles restrictives.
Un «plan digues»
Face au déchaînement des éléments, les digues n’ont pas empêché les
inondations mortelles à La Faute-sur-Mer. Selon des élus locaux, l’eau serait
arrivée par les dunes, ce qui ne s’était jamais produit jusque-là. Une autre
version fait état d’une vague énorme qui serait passée au-dessus des digues et
aurait atteint des quartiers d’habitations.
Une chose est sûre :
une étude, menée récemment par la Direction départementale de l’équipement
(DDE) de Vendée, considère La Faute-sur-Mer ( la bien nommée!)
comme une zone sensible construite «sur de vastes espaces gagnés sur
la mer, ne tenant pas compte de la mémoire du risque».
Mais officiellement, l’heure est au recueillement alors que le bilan des victimes,
plus de 50, risque encore d’évoluer.
«Ce n’est pas le moment de commencer les polémiques», a considéré hier
Nicolas Sarkozy lors d’une visite à L’Aiguillon-sur-Mer (Vendée) et à
Châtelaillon (Charente-Maritime). Le chef de l’Etat a survolé en hélicoptère les
zones inondées.
Il a qualifié la situation de «catastrophe nationale, [de] drame humain
avec un bilan épouvantable» et a appelé «chacun à considérer
qu’aujourd’hui, c’est le temps de l’urgence».
Ainsi, le Président a annoncé une enveloppe de 3 millions d’euros pour aider les
victimes à faire face à leurs dépenses immédiates.
Un arrêté de catastrophe naturelle sera signé dès aujourd’hui.
Mais le chef de l’Etat, lui-même, a fait allusion aux questions de
l’urbanisation, estimant qu’«on ne peut transiger avec la sécurité». Une
«réflexion va être engagée sur le plan de l’urbanisme pour qu’une
catastrophe de cette nature ne se reproduise plus».
Une mission d’inspection, confiée aux services des ministères de l’Intérieur et de
l’Equipement, devra remettre un rapport dans les dix jours.
Enfin Sarkozy a demandé au ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, de
lancer un «plan digues».
Mais ces remparts, érigés par les hommes pour se protéger, ne résistent pas toujours, aux éléments .
La "pression" économique
La question de fond reste bel et bien celle des terrains imprudemment
ouverts à l’urbanisation, avec en toile de fond «des enjeux et des intérêts
considérables», pointe un grand commis de l’Etat.
«Il faut faire avec la pression des élus qui veulent développer leurs
territoires, avec la pression des intérêts économiques et immobiliers, et
aussi avec la pression des gens qui veulent leur maison les pieds dans
l’eau.»
Résultat :
Depuis 1999, pas moins de «100 000 logements ont été construits en
zone inondable sur l’ensemble de la France», souligne la secrétaire d’Etat
chargée de L’Ecologie, Chantal Jouanno, évoquant aussi des «pressions»
pour desserrer les contraintes.
Les services de l’Etat qui tentent de faire respecter les règles de prudence
sont «constamment accusés de vouloir mettre sous cloche, d’empêcher
les constructions», remarque la ministre.
Ce que ne nie pas Philippe de Villiers, président (MPF) du conseil général de
Vendée, qui se défausse sur l’Etat.
«Il faut construire autrement, concède-t' il. Mais l’Etat impose des
normes […] qui ne sont pas assez sévères.»
L’afflux démographique
Les zones côtières, où l’on observe depuis trente ans un afflux de population, sont spécialement concernées. Un rapport du gouvernement au Parlement relatif à la loi Littoral, votée à l’unanimité en 1986, montre que les départements littoraux ont accueilli 2,3 millions d’habitants en vingt ans, soit 42% de la croissance métropolitaine (+ 5,6 millions). Les communes littorales ont gagné 530 000 personnes pendant la période. La loi Littoral vise certes à protéger l’environnement, mais recoupe aussi parfois des considérations de sécurité. De toute façon, l’urbanisation gagne : 2,5 millions de logements ont été mis en chantier dans les départements littoraux entre 1986 et 2006, dont 1,1 million en Atlantique et près de 900 000 en Méditerranée.
(1) Ouest-France du 24 novembre 2009
avec l'aimable autorisation du journal "Libération"
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Note de la rédaction:
Aprés ce dernier drame et depuis 12 ans l'ex comité de quartier
Possac-Chalvidan et maintenant l'association "ASIST" tirent la sonnette d'alarme
au plus haut sommet de l'Etat ; se battent et dénoncent avec force les
errements des élus en matiére d'urbanisme , tous ces braves gens ne pourront
pas dire on ne savaient pas ou plus prosaiquement "Plus jamais çà !!"
Dans les médias aprés chaque catastrophe c'est toujours le mème
cérémonial : des ballets d'hélicoptères transportants les "huiles essentielles"
pour qu'elles se rendent compte " de visu et in situ" de l'ampleur des dégats,
puis vient le tour "des pleureuses" lors des funérailles des victimes.
Mais le schmilblick n'avance pas pour autant !!
Des missions interministeriéles sont diligentées , des grands colloques organisés,
des grands messes elles même suivies de rapports pompeusement nommés
"retours d'expériences de crues !"
( celui de Mr PHILIPPE HUET de 2002 entres autres )
Mais le temps étant un "grand médecin" la vie reprend son cours et l'on continue
a urbaniser dans les zones inondables et sous des digues !!
"Et c'est ainsi que vogue la "Galère" au pays du père "UBU"!!
Verra t'on un jour le futur (?) lotissement du mas Lombard dans cet état là ??
Et par voie de conséquence toute la plaine sud Nîmoise ??
A Nîmes comme ailleurs nos édiles retrouveront ils un jour la raison ??
Où bien faudra t'il que l'Etat leur fasse raison gardée ?? !!
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Villanueva Serge président de l'association "ASIST
et
Administrateur à "l'AFPCN"
(association française de prévention contre les catastrophes naturelles )
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